Swâmi Prajnânpad « BANK IS MOTHER - la banque, c’est la mère »
Extrait du livre "Les formules de Swâmi Prajnânpad" :
Il y a un important symbolisme autour de l’argent et c’est un sujet sur lequel beaucoup d’ouvrages de psychanalyse disent des choses probantes et convaincantes. De nombreuses projections sont faites sur l’argent, dont la sécurité.
Swâmiji a dit un jour « La banque, c’est la mère ».
Dès qu’un enfant a besoin de quelque chose, c’est à sa maman qu’il le demande. Plus tard, s’il a besoin de quelque chose, il faut la plupart du temps qu’il puisse le payer et doit alors demander à sa banque. Tant qu’il ne dépense pas plus que ce qu’il a sur son compte, tout va bien. Mais si son compte en banque n’est pas suffisamment garni pour qu’il puisse payer ce qui lui semble nécessaire, la banque devient la mauvaise mère.
La relation trouble avec l’argent peut provenir de l’empreinte d’un traumatisme dans la relation ancienne avec la mère. Maman pourvoit, comme la Providence, et la banque pourvoit : j’ai besoin d’argent, mon compte me le donne. Si nous n’avons pas eu une relation sécurisante avec notre mère, il se peut que nous soyons plus fragiles, pas seulement par rapport au problème de gagner de l’argent, mais par rapport à la peur d’en manquer.
Mon regard
Un parallèle peut donc être fait entre, d’une part, la relation qu’a eu un enfant avec sa mère, et d’autre part la relation qu’a un adulte avec sa banque. Si la relation à la mère n’a pas été sécurisante, il se peut que la relation à la banque ne le soit pas non plus.
Si quelqu'un a beaucoup entendu pendant son enfance des choses comme « il ne faut compter que sur soi », « les banquiers sont des escrocs », « l’argent s’obtient à la sueur de son front », « s’endetter est dangereux », « être redevable rend dépendant », ou que sais-je encore, alors il est vraisemblable que cette personne va s’interdire l’accès au crédit, ou même au financement participatif, ou encore d’emprunter de l’argent à des personnes de confiance, etc.
Dans l’autre sens, un lien de dépendance peut empêcher la prise d’autonomie. Le soutien est bien sûr important. Il faut seulement être vigilants à ne pas « trop » aider, et aider d’une manière qui soit « juste ». Car s’il en prend l’habitude, l’aide systématique, ou tout recevoir « tout cuit dans le bec » peut empêcher un enfant de mobiliser et développer ses propres ressources, se procurer ce dont il a besoin (dont de l’argent, mais aussi du soutien de personnes diverses), et d’une certaine manière, l’empêcher de grandir et de s’épanouir.
Quelques pistes...
Pour se libérer de certaines croyances et injonctions qui empêchent d’accéder à des ressources qui pourraient être fort utiles pour développer une activité, un travail de « déloyauté » peut être fait.
En ce qui concerne la sécurité, il s’agit d’une des nombreuses projections qui sont faites sur l’argent. Pour certaines personnes, l’argent c’est la sécurité, pour d’autres c’est la liberté, ou encore le pouvoir, l’injustice, la réussite, le travail, la richesse, etc. Bref, on colle sur l’argent toutes sortes de choses qui rendent notre relation à l’argent beaucoup plus complexe qu’elle pourrait l’être. Qui plus est il y a des millionnaires qui, malgré tout l’argent qu’ils ont, ne se sentent pas plus en sécurité, voire même c’est pire. L’enjeu est de voir l’argent pour ce qu’il est, c’est à dire un intermédiaire qui facilite nos échanges économiques, et de nourrir une sécurité plus intérieure. Ça serait beaucoup plus simple.
Et puis si vraiment vous êtes convaincus que l’argent apporte la sécurité, faites le test suivant : remplissez vos poches et deux gros sacs de billets de banque, et prenez les transports en commun à une heure d’affluence. Ou encore, traversez un quartier chaud avec une grosse liasse de billets dans chaque main. Et observez à quel point vous vous sentez en sécurité grâce à l’argent 😅